Le 29 mai 2025, le Comité de sages sur l’identité de genre a déposé son rapport.
En décembre 2023, le gouvernement du Québec a annoncé avoir mandaté trois personnes cisgenres pour siéger au sein d’un comité appelé le Comité de sages. Le gouvernement a chargé le Comité de sages d’étudier l’identité de genre et de faire un rapport sur le sujet afin d’aider le gouvernement à prendre des décisions éclairées sur les questions liées à l’identité de genre.
Le Comité a publié son rapport à la fin mai. Il compte 300 pages. Certaines de ses recommandations sont partagées par le FAEJ, tandis que d’autres ne le sont pas. La position initiale du FAEJ à l’égard du rapport, et de toute législation qui pourrait en découler, est double :
- Il n’y a aucune excuse à ce que le Comité ait été composé uniquement de personnes cisgenres. L’absence d’expertise trans, intersexe ou non binaire au sein du comité compromet gravement l’intégrité de ses conclusions et recommandations. Le Comité insiste pour dire que son étroite collaboration avec le Conseil québécois LGBT a compensé cette absence de représentation. La directrice générale de ce Conseil n’est pas de cet avis. Elle a déclaré à La Presse : « Est-ce qu’on peut imaginer un comité sur l’avortement sans femme? Aucune autre communauté n’aurait été traitée comme ça. »
- La libération des personnes transgenres n’est pas une menace pour l’égalité des femmes : elle en est un élément essentiel. Le Comité fonde ses conclusions et ses recommandations en partie sur ce qu’il considère comme des « craintes des femmes ». Parmi les questions soulevées par des femmes, le Comité a entendu leur préoccupation concernant le changement de terminologie, de « femmes » à « genre » (par exemple, « égalité des genres » plutôt qu’« égalité des femmes »), et leur crainte que l’accent mis sur le genre plutôt que sur le sexe dans les politiques publiques (y compris les politiques de santé) conduise à l’« invisibilisation » des réalités biologiques et des conditions propres aux femmes.
Le FAEJ, en tant qu’organisme fier de placer les femmes au centre de son travail, dénonce toute utilisation du féminisme et toute invocation de la lutte pour l’égalité des droits des femmes comme moyen de se séparer des luttes des personnes trans et non binaires. L’effacement et le rejet des expériences des femmes cisgenres dans les politiques gouvernementales et dans le discours social en général sont le résultat de la misogynie et du patriarcat. Ce ne sont pas des résultats du fait que les personnes trans et non binaires cherchent à être incluses de manière significative dans les soins de santé, dans les salles de bain, dans la société ou dans le langage.
Le FAEJ appelle à la solidarité dans la lutte contre le patriarcat – nous ne sacrifierons pas nos frères et sœurs trans pour obtenir ce que nous voulons. La justice de genre ne pourra être atteinte sans la libération des personnes transgenres.